samedi 9 juin 2018


Homélie Sacré Cœur de Jésus



        Après la fête du Très Saint Sacrement, nous célébrons la fête du Sacré Cœur de Jésus. Le cœur est par excellence la source de tout amour humain. Nous célébrons donc l’amour de Dieu pour nous les hommes. « J’ai aimé Israël depuis son enfance… Je le guidais par des liens de tendresse… Je le soulevais tout contre ma joue… » C’est ce que dieu dit à chacun de nous aujourd’hui. Et Saint Paul ajoute : « Vous connaitrez l’amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans la plénitude de Dieu. » « Il n’y a pas d’amour plus grand que de donner sa vie pour ceux qu’on aime, nous dit le Seigneur ! »
            Mais est-ce que nous croyons en l’amour de Dieu manifesté dans le cœur de Jésus ?
Jésus soufre de notre incrédulité, de notre manque de foi, de nos doutes, et de nos mauvais comportements envers son amour ! 
 1 – L’ingratitude : « Ce cœur qui a tant aimé les hommes et qui n’a reçu qu’ingratitude ! » Il nous faut apprendre à vivre dans la reconnaissance et l’action de grâce pour l’immense amour dont nous sommes l’objet.
2 – L’indifférence : Notre cœur de pierre est insensible à l’amour du cœur de Jésus qui se manifeste pour nous. Il nous faut considérer la valeur de la croix du Christ, et prendre au sérieux Celui qui nous a tout donné, jusqu’à sa propre vie.
3 – L’infidélité : Notre amour est comme la rosé qui disparait au moindre rayon de soleil. Nous sommes si prompts à renier nos engagements, à trahir notre Maître, comme Judas ! Nous devons apprendre la persévérance, l’endurance, la fidélité jusqu’au bout, car « il nous aima jusqu’au bout ! »
4 – L’injustice : Nous rendons si souvent à Jésus le mal contre le bien qu’il nous a fait. En récompense pour son immense générosité, nous lui perçons le cœur à coup de lance, par nos fautes et nos crimes. « Il en sortit du sang et de l’eau » pour notre Salut par les sacrements qui nous donne la vie en abondance. Puissions-nous les recevoir avec une infinie gratitude !

            Tout cela pour certaines raisons qui sont fausses, par ce quelles manifeste notre manque de foi.
Généralement c’est des « pourquoi » « comment se fait-il que ».

1 – Si Dieu nous aime, pourquoi il y a le mal dans le monde ? Pourquoi tant de drames, de catastrophes naturelles de méchancetés ?
Crois-tu que par le Christ ressuscité, l’amour de Dieu a remporté la victoire sur le mal ? « Dans le monde, vous connaîtrez l’épreuve, mais courage, j’ai vaincu le monde ! »

2 – Si Dieu nous aime, pourquoi nous souffrons, pourquoi la maladie, et tant d’épreuves ?
Homme de peu de foi, ne sais-tu pas que Christ Ressuscité a pris sur lui nos souffrances, qu’il a rachetés par son amour rédempteur ? « Venez à moi, vous tous qui ployez sous vos fardeaux et moi, je vous soulagerai »

3 – Si Dieu nous aime, pourquoi le méchant prospère alors que le juste est si souvent misérable ?  Crois-tu en cette Parole de l’apocalypse : « Et je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône … Et les morts furent jugés selon leurs œuvres, d’après ce qui était écrit dans le livre. » Un temps vient où chacun recevra ce qu’il mérite, c’est le temps du jugement pour tous.

4 – Si Dieu nous aime, pourquoi la mort ? Pourquoi toute vie doit finir ?

« Ne crois-tu pas ? « Je suis la Résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra toujours ! »

           

 Ab Paul DAMIBA


















               






Homélie – Saint  Sacrement


Chers frères et sœurs, bonjour ! Bonne fête à vous tous enfants de l’Eucharistie ! 
Que Jésus Pain de vie nous bénisse et nous remplisse de son amour ! 

« Prenez, mangez, ceci est mon Corps !... « Prenez, buvez, ceci est mon sang ! » 

Manger, boire, Question de vie ou de mort pour tout homme ! C’est là où le Christ nous rejoint  pour nous combler de ses immenses grâces. L’Eucharistie est la plus belle invention de l’amour ! Elle contient tout le trésor spirituel de l’Eglise, c’est-à-dire, le Christ lui-même. Elle est le résumé et la somme de notre foi. Celui qui accueille dans la foi le don de l’Eucharistie a trouvé le plus grand trésor, Jésus Pain de Vie venu combler les désirs les désirs essentiels qui nous habitent :
            - Désir de communion avec Dieu. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui » Jn 6, 56.                                                                  -Désir de vie face à la maladie, à la mort, au péché qui nous concerne. « Ce pain n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts. Celui qui mange de ce pain vivra  éternellement »  
          -Désir de présence en nous qui sommes affrontés à toutes sortes de solitudes, de sentiment de vide et parfois d’abandon. « Demeurez en moi comme je demeure en vous » Jn 15, 5 
        -Désir d’action, de rayonnement. «  En dehors de moi vous ne pouvez rien faire ! » L’Eucharistie est une force, une « chance » pour tenir bon, être fidèle et efficace dans nos missions et vocations. Elle est source de dynamisme et de persévérance pour donner et se donner.  
        -Désir de communion avec les autres. « On n’est jamais seul quand on communie. L’Eucharistie est rencontre  avec ceux que le Christ aime. Elle est  ciment d’amour pour ceux  qui s’aiment. «  La multitude que nous sommes  est un seul corps »  «  C’est moi qui suis le Pain de vie : celui qui vient à moi n’aura pas faim, celui qui croit  en moi n’aura jamais soif ! » Jn 6,15. Vraiment nous sommes comblés ! Heureux sommes-nous car le Corps du Christ est le remède qui guérit tous nos maux. Jésus nous guérit de nos malheurs, de nos tristesses de nos vices, la colère, la haine, le mal de vivre, nos péchés… Jésus Eucharistie est l’unique remède contre la mort, notre unique porte de sortie, l’unique issue de secours pour échapper à la mort ! Qui peut nous délivrer de Satan, le prince de la mort sinon Jésus pain de Vie, notre victoire ?
            Oui, mon frère, ma sœur, crois-tu en Jésus Eucharistie ? Crois-tu que Jésus est réellement présent dans l’Eucharistie avec son corps, son sang, son âme et sa divinité ?  
Je vois les philosophes qui froissent le visage et redressent les cheveux, ceux qui en ont encore : « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? » Hé oui, par la puissance de sa Parole et la force de son Esprit, le Christ est réellement présent dans les espèces du pain et du vin consacrés. Pour Saint Thomas d’Aquin, « Cette présence réelle ne signifie pas une localisation qui limiterait le Christ au pain et au vin ou qui provoquerait un changement physico-chimique de ces choses : toutes les « apparences restent ». Avis donc aux incrédules : il faut la foi pour discerner le Corps et la Sang du Christ ! Ce mystère reste caché à toute personne qui se fie à sa raison, qui discute,  qui analyse… Qu’en pensez-vous ? Vous qui êtes si raisonnables ? La Parole du Christ qui a tout crée à partir de rien, qui a changé l’eau en vin, et l’Esprit du Seigneur qui a ressuscité  Jésus d’entre les morts, ne peuvent-ils pas changer le pain et le vin pour qu’ils deviennent le Corps et les Sang du Christ ?
            « Faites ceci en mémoire de moi ! » Il ne s’agit pas seulement d’un souvenir ! C’est le mémorial du Christ,  sa vie,  sa mort  sa Résurrection et son intercession auprès du Père : le sacrifice sanglant du Vendredi Saint, anticipé le Jeudi Saint devient présent à chaque célébration. Et ceci jusqu’à la fin des temps.
          
  Il y a plusieurs types de chrétiens qui déshonorent l’Eucharistie :
            1 – Ceux qui n’écoutent pas la Parole de Dieu au début de la messe et qui se précipitent pour recevoir la communion. Le Corps du Christ – Amen ! Qu’est-ce que tu manges ?   Une  nourriture pour le ventre ou pour la foi ?
           
           2 – Ceux qui refusent de communier, qui manquent d’appétit spirituel.       Ceux-là doivent se soigner par ce qu’ils sont des malades spirituels ! Peut-être doivent-ils trouver un prêtre pour se confesser ? Ou régulariser leur mariage : Dans l’Eucharistie, Jésus vient guérir et sauver les malades !                 3 – Ceux qui manquent de foi : les incrédules qui murmurent contre Dieu, ceux qui pratiquent de fausses croyances, le fétichisme, la sorcellerie, les sciences occultes, Rose-Croix, Franc mauvais ,adeptes de mauvais esprits de tout genre ! Est-ce que ces personnes doivent recevoir le Christ qu’ils renient dans leurs pratiques ?
                                                                                                                                                  4 – Les ennemis de l’unité, ceux qui sont habités par l’esprit anti-ecclésial : la haine, la rancune, l’esprit de vengeance et de division, et qui se dissimulent dans l’Assemblée pour la fête de l’Amour alors qu’ils n’ont pas « l’habit de noce » !  « Mon ami, comment es-tu enté ici sans l’habit de noce ?... » Quel réponse vas-tu donner ?  

               5 – Les habitués de l’Eucharistie pour qui communier est un geste banal : « Le Corps du Christ – Amen ! Quelque fois en regardant de travers… Comme nos messes sont guettées par l’affadissement et l’ennui ! Comme la routine de tant de messe est tragique ! L’acte de notre libération est devenu un rite insipide ! Conséquence, nous ne portons pas de fruits. Nous sommes comme des figuiers stériles… Des enfants qui mange tous les jours mais qui ne grandissent pas. Quel malheur!   

               6 – Ceux qui ont l’esprit de magie. Pour ceux-là, l’Eucharistie n’est pas Jésus ressuscité. C’est une chose, un gris- gris efficace pour obtenir des biens temporels, pour résoudre automatiquement certains problèmes : « Le Corps du Christ – Amen ! » Ça va marcher … Alléluia!

Jésus n’est pas un thaumaturge, il est notre Sauveur !  

          7 -  Ceux qui rejettent Jésus présent dans les pauvres et qui viennent communier : Ils exercent des activités qui produisent des pauvres ou bien, ils sont parfaitement indifférents aux pauvres « Lazare » couchés à leur porte, ou encore, ils exploitent et oppriment les autres. Ils s’avancent avec des habits de luxe : le Corps du Christ ! – Amen ! Comme s’il disait, « c’est mon droit ! »

            Chers frères et sœurs, bien de nos communions sont scandaleuses
-Communier en état de péché mortel : comment un mort peut-il manger ?
-Pratiquer la communion de Judas : trahir l’Eglise Corps du Christ et venir recevoir le Pain de vie sans se confesser. N’est-ce pas pour sa propre condamnation ?
-Pratiquer la double communion : avaler l’hostie le dimanche et manger la viande sacrifiée au fétiche le Lundi...

Chers frères et sœurs, il faudrait reformuler à chaque messe notre acte foi en la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie, nous émerveiller et chanter notre action de grâces pour une telle invention de l’Amour du Christ pour rester avec nous jusqu’à la fin des temps. Que Marie notre Mère nous aide à recueillir sans cesse le fruit de la Rédemption !
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   
Ab Paul Damiba



SOLENNITÉ DE LA SAINTE TRINITÉ 2018



 


 Bonjour à tous ! Bonjour à toutes ! Contrairement à Noël ou Pâques, la solennité de la Sainte Trinité ne soulève guère notre enthousiasme ; elle nous emballe très peu pour ne pas dire pas du tout. Pourtant c’est tout Dieu (toutes les 3 personnes) que nous fêtons aujourd’hui. 
En fait, avouons-le, nous avons l’impression que la Trinité ça se passe dans le ciel là-haut, sans impact réel sur nos vies ici-bas. Nous avons l’impression d’un mystère qui déborde nos intelligences de sésame.
Et c’est vrai, nous nous trouvons devant un mystère à la profondeur insondable. Devant ce mystère, l’esprit humain, notre esprit s’abaisse, s’affaisse et confesse sa faiblesse. Mais essayons tout de même de le sonder ce mystère qu’on dit insondable ; et là, chose étonnante, nous découvrons qu’il n’y a rien, il n’y a rien d’autre que l’amour.
La Trinité c’est d’abord, c’est ensuite et c’est enfin un déploiement d’amour. Voilà tout ce que recèle ce mystère. Il y a en effet trois foyers d’amour (comme c’est la fête des mères je me permets d’utiliser des symboles culinaires), mais trois foyers à une seule marmite. Et cette marmite est bouillante d’amour, bouillante au point de déborder :
ü  Le Père, le 1er foyer est la source même de l’amour, une source inlassablement jaillissante ;
ü  l’Esprit Saint, le foyer incandescent qui fait bouillonner toute la marmite divine ;
ü  le Fils, le foyer penché sur l’humanité par qui la marmite divine de l’amour déborde.
De fait, l’amour bouillonnant de Dieu déborde et se déverse sur nous : dès la création, ensuite à la rédemption. Prenons la création ! Pourquoi Dieu nous a-t-il créés ? La réponse, vous la connaissez : il l’a fait par amour ; pour partager sa vie et son amour avec nous. Et cette création est une œuvre conjointe des trois personnes trinitaires :
ü  Avant que Dieu ne créé le ciel et la terre, nous dit le récit des origines, le souffle de Dieu planait sur les eaux : c’est l’Esprit Saint.
ü  Et au moment de mettre en place les différents éléments qui composent notre monde, Dieu le Père crée par la puissance de sa parole : « Que la lumière soit… ».
ü  Cette parole, ce verbe, nous dit Saint Jean, c’est le Christ.
Toute la Trinité se déploie dans la création ; elle le sera aussi à la rédemption. En fait, la Trinité ne dort pas pour nous ; d’ailleurs depuis que Dieu nous a créés, il doit avoir le sommeil léger ; il retient son souffle ; il espère que nous resterons dans le giron de son amour ; il espère que nous allons nous laisser mouiller par le débordement de son amour. Mouillé, nous l’avons déjà été.
Le baptême reçu au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit-Saint, comme recommandé par le Christ dans l’évangile de ce matin, nous a plongés dans la marmite bouillonnante d’amour de la Sainte Trinité. Il nous a plongés dans la vie trinitaire : « nous sommes devenus des fils de Dieu », nous rappelle la lettre aux Romains.
Immergés dans cette marmite bouillonnante nous devons devenir nous aussi bouillants. A cette condition nous deviendrons des miroirs de la Sainte Trinité.
ü  Concrètement, une infirmière est miroir de la Très Sainte Trinité quand elle s'efforce de soigner les malades avec dévouement et don de soi.
ü  Les mères héroïques dans leur dévouement quotidien jusqu’à l’oubli de soi, le policier ou le militaire qui se sacrifie pour notre sécurité, reflète quelque chose de la Sainte Trinité.
ü  Les enseignants, les plombiers et les hommes politiques qui font preuve d’anégation, rayonne du mystère d’amour de la Trinité.
Ce sont autant de miroirs vivants de de la Sainte Trinité. Et toi alors ? Peut-être sommes-nous déjà des miroirs mais des miroirs qui ont besoin d’être nettoyés.
Frères et Sœurs, allons donc nous abreuver à la source même de l’amour ; allons, nous réchauffer au foyer même du don ; essuyons nos miroirs et rayonnons, rayonnons de la Sainte Trinité ! Qu’il en soit ainsi pour chacun et chacune de nous ! Amen.

Abbé Pascal KOLESNORE