samedi 6 mars 2021

Deuxième dimanche de Carême. Année B

• Première lecture : Gn 22, 1-2. 9a.10-13

 • Deuxième lecture : Rm 8, 31b-34

 • Evangile : Mc 9, 2-10

 Chers frères et sœurs, souvenez-vous du mercredi des cendres où le prophète Joël nous lançait cette invitation à la fois personnelle et communautaire. « Revenez à moi de tout votre cœur » (Jl 2, 12). Chaque chrétien doit prendre le carême au sérieux, un temps de transfiguration de notre vie. C’est le Christ Jésus qui nous appelle à une profonde rupture avec nos pensées et notre style de vie. Ce retournement commence par un retour sur nous-mêmes, dans l’humilité véritable, car nous sommes très souvent orgueilleux, arrogants. Il est temps de nous présenter chez notre Père en serviteurs et en fils repentis afin d’être accueillis ; d’être embrassés par un Père qui nous aime tendrement. Il nous faut revenir à notre Père, car, seul un cœur délivré du mal peut combattre la haine, la jalousie, pour transmettre la paix et la joie. Frères et Sœurs, notre monde est habitué à la violence, au mépris de l’autre, à l’injustice, aux intrigues, à la recherche désordonnée du pouvoir, de l’avoir et du plaisir au mépris de la vie et de l’honneur du prochain. Il nous faut revenir à notre Père pour être revêtus de la dignité de fils et filles de Dieu que nous avons perdue à cause du péché. Il nous faut revenir à notre Père pour nous réconcilier avec lui et avec nos frères. Il nous faut revenir à notre Père pour connaitre la joie de vivre en frères et sœurs par le BAPTEME. Le baptême est pour nous ce qui est fondamental, primordial et existentiel. En effet, par le baptême nous sommes incorporés au Christ et notre mission est d’être Prêtre, Prophète et Roi. Vivons de nos promesses baptismales. En ce deuxième dimanche de carême, faire carême, c’est gravir la montagne avec Jésus, comme Pierre, Jacques et Jean. On n’y parvient pas tout de suite, il faut de la patience, de la confiance, de la persévérance, du courage. L’ascèse sert à combattre l’égoïsme, la haine, la jalousie, et l’amour de nous-mêmes. Elle nous ouvre à Dieu et au prochain. C’est une ascèse pour le bonheur ; le bonheur de la transfiguration. Il nous faut monter la montagne pour contempler les choses depuis le ciel. « Rabbi, il est bon que nous soyons ici : dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, une pour Elie » (Mc9, 5). En effet, Moïse et Elie, c’est-à-dire, la loi et les prophètes trouvent leur raison d’être dans l’Amour qui est Jésus Christ vrai Dieu et vrai homme et qui est aujourd’hui dans la gloire. Alors, gravissons la montagne de l’écoute de la Parole de Dieu, pour nous entendre dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le » (Mc 9, 7). • Gravissons la montagne de la prière • Gravissons la montagne de l’écoute du prochain • Gravissons la montagne de l’attention au pauvre, au petit, au faible et au malade, aux déplacés internes, car aujourd’hui, journée de mobilisation des ressources pour le Fonds de Solidarité Catholique Alfred Diban. • Gravissons la montagne de la docilité à la Parole de Dieu. Personnellement j’aime ce slogan : Une famille, une Bible. Saint Jérôme nous disait que méconnaitre la Parole de Dieu, c’est ignorer Dieu. • Gravissons la montagne du don de soi jusqu’à sacrifier ce qui nous est cher, comme Abraham sacrifiant son fils : « Dieu dit à Abraham : prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac » (Gn 22, 1-2) Quelle dure épreuve Dieu donna à Abraham. Combien d’interrogations ont pu trottiner dans sa tête. Dieu veut mettre en exergue la capacité du chrétien à laisser Dieu intervenir dans l’usage de ce qu’il est de ce qu’il possède. • Gravissons la montagne de l’humilité, de l’honnêteté, de la pureté, de la réconciliation, de l’amour du prochain. A vous tous, bonne montée vers Pâque 2021. Amen L’Evangile nous dit : « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les amène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne et fut transfiguré devant eux » (Mc 9, 2). Jésus veut les avoir avec lui, près de lui ; il veut leur apprendre à s’accorder, à vivre en harmonie entre eux et avec Dieu ; il veut les libérer du sommeil de l’individualisme et de l’égoïsme sous toutes ses formes, et de la tristesse. Jésus veut les mettre en contact avec Dieu son Père. Le Jeudi saint, Jésus les voudra de nouveau à ses côtés, sur une autre montagne. Il les invitera à gravir la montagne de la Passion, de la Mort et de la Résurrection. Mais là encore, les disciples vont se laisser par le sommeil. Dieu nous veut près de Lui. « Revenez- à moi de tout votre cœur » (Jl 2 ,12) Carême 2021, bien chers frères et sœurs, je vous invite à vivre de toutes nos résolutions dans la JOIE. Je vous invite à vous plonger dans l’exhortation apostolique du pape François intitulé : « Evangelii Gaudium » du 24 Novembre 2013. La joie est une caractéristique du chrétien. « La joie de l’Evangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissant sauver par lui, sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement, avec Jésus, la joie nait et renait toujours » (Ev. G. N°1). Dans nos communautés, institutions, familles, ce qui indispose c’est voir un membre triste : Pourquoi, pourquoi, et pourquoi, des chrétiens tristes, des prêtres tristes, des grands séminaristes tristes : Un grand séminariste triste est un triste grand séminariste. Nous sommes tristes, pour annoncer et vivre la Bonne nouvelle. Nietzche disait: « Si les chrétiens qui annoncent la Bonne Nouvelle de la Résurrection, avaient des mines de ressuscité, le monde croirait davantage à eux » Et cette aberration encore : Un coiffeur chauve qui vante un produit pour faire pousser les cheveux. Le pape François nous invite à ne pas nous laisser voler la joie. Oui, que les cache-nez ne cachent pas notre joie, nos sourires. Le pape de nous dire : Ne nous laissons pas voler la communauté (92) joie. Ne nous laissons pas voler l’Evangile (97) joie. Ne nous laissons pas voler l’idéal de l’amour fraternel (101) joie. Ne nous laissons pas voler la force missionnaire (109) joie. Ne nous laissons pas voler notre joie du baptême, de mariés, du grand séminariste. Ecclésiastique 30, 21.25 Ne te laisse pas aller à la tristesse. Et ne t’abandonne pas aux idées noires La joie du cœur, voilà la vie de l’homme, La gaité, voilà qui plonge ses jours : Car la tristesse en a perdu beaucoup. Elle ne saurait apporter de profit. Passion et colère abrègent les jours. Les soucis font vieillir avant l’heure. Avec Mère Theresa, faisons de notre vie cet hymne La joie est prière. La joie est force. La joie est amour. Dieu aime celui qui donne avec joie. Ne te laisse jamais le chagrin nous noyer. Au point d’en oublier la joie du Christ Ressuscité Nous aspirons tous au ciel où est Dieu. Mais nous avons le pouvoir de nous trouver Dès maintenant dans le ciel : il suffit d’être heureux, joyeux avec Lui ; en l’instant présent. Bien chers frères et sœurs en Christ, Dans la joie de notre baptême, disons avec Pierre : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici, dressons trois tentes ». Dans la joie de notre baptême, soyons un facteur de la joie divine. Chrétiens, catéchumènes, ayez toujours le sourire aux lèvres, la gaieté du cœur, l’action de grâce à la bouche. Que le Seigneur bénisse notre temps de carême pour une vraie conversion, lui nous aimant, vivant pour les siècles des siècles. Amen. 

Abbé Bernard Frédéric COMPAORE 

Formateur

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